Selon l’enquête sociolinguistique de 2021, 30,2 % de la population était bascophone (les plus de 16 ans). Ce pourcentage est sensiblement supérieur dans les communautés les plus bascophones du Pays Basque, en termes proportionnels : Orexa (93,6 %), Errezil (93,0 %), Ajanguiz (92,6 %), Abaltzisketa (92,3 %), Zerain (92,2 %), Arantza (91,8 %) et Araitz (91,4 %). Les extrêmes opposés se trouvent très loin de ces proportions : Corella, Milagro, Ribaforada, Valtierra, Azagra, Cabanillas et Monteagudo, tous en dessous de 0,5 %. Ainsi, comme on peut le voir sur la carte, les zones les plus bascophones sont situées dans de petites et moyennes localités de Biscaye et du Guipúzcoa, alors que les plus hispanophones sont situées en dessous du centre de Navarre, même dans les centres urbains.
En revanche, si au lieu de la proportion, on regarde le nombre de bascophones, la carte change. Les zones les plus bascophones se trouvent dans les centres urbains : Bilbao (98 805 bascophones), Saint-Sébastien (80 808), Vitoria-Gasteiz (68 537), Baracaldo (24 785), Getxo (24 313), Irun (23 352), Pampelune (22 243) et Rentería (16 410).
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Ces centres urbains sont les communes au plus grand nombre de bascophones actuellement, en raison du fait que ces dernières années, beaucoup d’habitants se sont appropriés la langue basque (essentiellement pendant l’enfance dans les écoles ou dans les centres d’enseignement du basque) et ont reçu des bascophones des zones rurales. Si l’on observe le déroulement des vingt années concernées par l’étude, on peut relever comme villes ayant reçu le plus de bascophones : Bilbao (47 503 bascophones de plus en 2021 qu’en 2001), Vitoria-Gasteiz (38 236), Saint-Sébastien (22 123), Baracaldo (16 020), Getxo (8 802) et Pampelune (6 748).
Si l’on tient compte des variations en nombre et en proportion de bascophones, on peut identifier quatre catégories :
• Celles qui ont gagné en nombre et en proportion : 341 communes au total. Les trois principales sont celles indiquées ci-dessus, à savoir Bilbao, Vitoria-Gasteiz et Saint-Sébastien.
• Plus bascophones, dans une moindre proportion : 150 communes. Le nombre de bascophones a augmenté. Cependant, la population s’est accrue et les autres profils ont progressé. Les exemples les plus frappants sont Bayonne, Beasain, Orio, Oiartzun, Guernica, Azkoitia et Azpeitia.
• Celles qui comptent le moins d’habitants bascophones, mais qui se sont agrandies en proportion : 3 communes. Cela s’explique par une perte de population. Forua, Iurreta et Eibar.
• Celles qui ont subi des pertes importantes en nombre et en proportion : 187 communes au total. En chiffres, les principales communes sont Mauléon-Licharre, Bermeo, Arrasate, Biarritz et Ondarroa.
Par conséquent, il y a eu des hausses en chiffres et en proportions dans presque toute la périphérie du Pays Basque sud. Dans les zones centrales de Biscaye et du Guipúzcoa et dans le Labourd, il y a plus de bascophones, même s’ils ont diminué en proportion, tandis qu’en Basse-Navarre et en Soule, on a enregistré des pertes à tous les niveaux.